Les Obrecht / Les
Hild / Les Schmitt /
Les Obrecht-Schmitt
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Que sont les Schmitt devenus?
Le destin de Minna Schmitt, l’aînée
des enfants, est
totalement inconnu. Elle est encore née
à Wolfganzten,
le premier poste de son père, le 11 juin 1872.
Est-ce la
mystérieuse «tante du Danemark» qui
enverra, en
novembre 1935, un napperon comme cadeau de mariage à sa
nièce Jeanne Schmitt, ainsi que 5 couronnes dont celle-ci
tirera 16,25 F après s'être adressée à trois
banques?
De
Lucia/Lucie Schmitt
on
sait qu’elle naît le 1er septembre 1873
à Horbourg
et non plus à Wolfgantzen. Elle décède le 3 janvier 1957
à
Ingwiller, au nord de Strasbourg, dans la maison de retraite du
Neuenberg tenue par
des soeurs diaconesses. Elle épouse en 1901 à Horbourg Karl Friedrich
Voigt
(1877-1947), un agent de maîtrise originaire de Grimmitschau
(royaume
de Saxe). On ne sait comment ce technicien en
électromécanique est arrivé en Alsace.
Il semble
avoir été très lié avec son
beau-frère Emile
Leonard (le mari de Sophie Schmitt, cf. plus bas) qui lui a
procuré un
emploi
auprès de la compagnie qui exploitait le tramway
reliant alors
Turckheim aux Trois-Epis. Le couple vit d’abord en Alsace,
route
des Trois-Epis à Turckheim où leur fils
aîné est encore né en 1902. En
1909, sur la liste des invités au mariage d'Alfred Schmitt,
le domicile indiqué pour les Voigt est
Nordhausen en
Allemagne; le couple ira
ensuite s’installer à Leipzig. En 1931, un
certificat de
la mairie de Horbourg atteste que Lucie, née à
Horbourg,
est «réintégrée de plein
droit dans la
nationalité française», un droit dont
elle fera
usage après la guerre à la mort de son mari pour
aller
vivre en Alsace auprès de sa soeur Sophie. Trois enfants
naissent de l'union de Lucie et Karl Voigt: Max, Charlotte et Otto.
Max
(1902-1948) reviendra un certain temps en Alsace où il sera
employé chez Brinkmann et Ittel à Colmar dans les
années 1920. Il fera une apparition à
Saint-Quentin
(Aisne) chez sa
cousine Jeanne Schmitt-Krebs durant la guerre, en uniforme
de lieutenant
de la Luftwaffe où il servait au sol, ayant un
diplôme d'électro-technicien comme son
père. Une photo garde le souvenir de cette
visite un peu compromettante. Fait prisonnier par les
Américains au
Mecklembourg, il a rapidement été rendu
à la vie
civile et au magasin d'électricité
(appelé
familièrement "Elektro Voigt") qu'il tenait à
Leipzig
avec son frère Otto. Il retrouve son immeuble de la Lütznerstrasse, proche du magazin, épargné par les bombardemenrs, mais il meurt dès 1948
d'une
maladie pulmonaire et le commerce est vendu. La trace de son fils Wolf-Egbert (1941-2014),
pasteur à Leipzig, a été
retrouvée
par le chroniqueur qui l'a accompagné en septembre 2006 lors
d'un petit pélerinage familial en Alsace.
Charlotte,
«Lotti» (1905-1994), viendra plusieurs
fois de
Leipzig à Mulhouse voir sa cousine Jeanne Schmitt. Dans son journal
Jean
Obrecht signale sa visite en octobre 1918; elle a alors 13 ans et est
«ein lebendiges Dingelchen» [un petit bout plein de
vie].
On sait par l’agenda de Jeanne qu’elle passe deux
jours
à Mulhouse en août 1935. Lorsque Jeanne sera
mariée
à Jean Krebs, Lotti recevra le couple lors de leurs visites
à la Foire Internationale de Leipzig. Elle épouse
tardivement, en 1943,
l’ingénieur Hans
Michael.
Isolée
par le
«rideau de fer», elle n’en continue pas
moins
à donner régulièrement de ses
nouvelles et
à envoyer des photos à la famille Krebs
à
Saint-Quentin. Jean Krebs lui rendra visite
en 1957 à
l’occasion de la Foire de Leipzig qui est restée
un
rendez-vous important pour les machines textiles. Elle-même,
profitant de l'autorisation de voyager à l'Ouest accordée
par la RDA aux retraités, se rendra par deux fois à
Saint-Quentin, en septembre 1969 et septembre 1972. Le chroniqueur
tentera, lors d’un passage à Leipzig, de la
retrouver en
1994, mais arrivera quelques semaines après son
décès en avril de cette même
année. Elle
était toutefois atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis
plusieurs années.
Otto
(1907-1994) est le membre de la famille qui s’est
intéressé à la
généalogie Schmitt et
a communiqué ses documents à son neveu
Wolf-Egbert.
Georg-Albert
Schmitt naît
le 24 novembre 1874
à Horbourg.
Il a
été chef de cuisine à Berne: avait-il
appris le
métier dans le restaurant paternel? On sait qu'il se marie
le 7
novembre 1903, mais ailleurs qu'à Horbourg, car le mariage
n'apparaît pas dans les regsitres d'état civil de
la
localité. Comme ses frères il a
été
mobilisé et Jean Obrecht lui adresse un colis en novembre
1915.
C’est Christina Sophia/Sophie Schmitt qui
a gardé les relations les plus suivies avec sa belle-soeur,
Jeanne Obrecht-Schmitt, et avec sa nièce et filleule Jeanne
Schmitt-Krebs. Il faut dire que son installation sur le balcon vosgien
du Hohrodberg
incitait à lui rendre visite. La
«tante
Sophie» naît le 22 novembre 1877 et
décède le
28 mai 1955
à Ingwiller, deux ans après sa
sœur
aînée, dans la même maison de retraite
du Neuenberg. Elle épouse Paul Emile André Leonhardqui
pour l'administration allemande est un étranger
puisqu’il est né en 1873 à
Monthureux-sur-Saône dans les Vosges, donc au-delà de la
frontière du Reichsland d'Alsace. Le nom de ce fils d'un
employé de filature est d'aiilleurs germanisé dans les
documents officiels en Leonart ou Leonhart. A
Colmar le mari
occupe un poste de conducteur de travaux à la mairie. Le
mariage
est célébré à Horbourg en 1901,
conjointement à celui de Lucie. Les maris font office
réciproquement de témoins. Pendant la guerre
1914-18, les
Leonard habitent toujours Colmar ou la région. Lors
des
séjours de vacances à Andolsheim, les Obrecht
rendent
visite à Sophie et son mari, ou
les
rencontrent chez les grands-parents Schmitt à Horbourg. Le
couple n’a pas eu d’enfants et s'est retiré au
Hohrodberg dans cette belle
maison
avec une large vue sur la
vallée où - d'après les souvenirs de
Wolf-Egbert -
elle louait des chambres. Elle a légué en 1955
cette
maison à la congrégation des religieuses
qui l’avaient soignée
- au
grand regret de sa nièce
Jeanne qui avait toujours rêvé d’un
pied-à-terre en Alsace. Utilisée comme maison de vacances
et de repos par les diaconesses, la maison ne répondait plus
aux
normes et a été revendue comme
résidence
secondaire à un couple d'Allemands. En 2006 ceux-ci
l'occupaient
depuis trois ans et ont aimablement reçu les petits-neveux
de Sophie, le narrateur et le pasteur. Au cours de leur passage ceux-ci
ont encore eu la chance de renontrer au centre communautaire du
Hohrodberg une soeur Marguerite Klinger qui se
souvenait avoir connu Sophie et Lucie à Ingwiller. On garde
de
Sophie le souvenir
d’une personne énergique, active et originale.
Wolf-Egbert en 2005