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La rencontre / Les fiançailles / Le mariage / Le temps des voyages

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Deux billets pour le train de la vie

Le lendemain, le 4 septembre à 0 h 54, le jeune couple prend le train pour son voyage de noces sur la Côte d’Azur. La destination est classique, mais pour nos Alsaciens c’est un voyage de découverte, apparemment peu convaincant puisqu'il ne fut pas renouvelé, si l'on excepte deux visites aux amis Daske à Marseille en 1948 et 1957. Il est curieux de constater en effet que, alors que la France se déversait sur la N7, le couple n’a jamais été attiré par cette destination, se contentant pour les vacances de courts séjours en Alsace avec une extension en Suisse jusqu’au Tessin.

    On arrive à midi à Marseille où la correspondance laisse le temps d’une pause déjeuner, puis c’est l’arrivée à Nice, à 16 h 30, et l’installation à la Villa Gabrielle, «une belle pension de famille», selon la carte (Palais de la Méditerranée) envoyée par Jeanne à sa mère et son grand-père dès ce premier jour. Dans la chambre, un peu prétentieuse avec son papier à grands ramages, Jeanne prend une pose nonchalante parmi les coussins d'un canapé damassé. Le temps est magnifique et permet des baignades.

    Le vendredi 6 a lieu une excursion en autocar par la grande corniche jusqu’à Monte-Carlo et San Remo. Jeanne annonce son retour pour le dimanche 8, à 13 h 30, et c’est déjà le départ de Nice, le samedi soir à 20 h.

    Dès le lundi 9 septembre, le quotidien prosaïque reprend ses droits. Les jeunes mariés s’installent dans un provisoire qui est une sorte de prologue au nomadisme du «temps des voyages». Entre les mariages civil et religieux Jeanne avait noté, au 1er septembre: «Déménagement»; puis en ce lundi de rentrée: «Départ à 8 h pour Rosheim». C’est donc dans ce village aux portes d’Obernai que le jeune couple s’installe, dans ce qui semble être une simple chambre, car il n'est pas question de cuisine. Le jeune ingénieur travaille en effet désormais à Rosheim où la SAPIT possède aussi un établissement. Le logement n'est autre que la chambre que Jean avait louée en tant que célibataire, juste à côté de la Tour de l’Horloge (« Zytglockel») lors de son embauche le 1er décembre 1934.

    Cependant, même provisoire, le logement n‘est pas satisfaisant et la bourgade est vraiment trop petite. Dès le lendemain de son installation, Jeanne se met en quête d’un nouveau logement à Obernai, la ville voisine: elle en visite quatre dont «un chic». Elle y retourne le 12 septembre, et encore le 13, avec Jean cette fois, pour lui montrer un appartement chez une Madame Schneider. La semaine suivante, l’agenda note encore des noms de propriétaires avec les prix demandés. C’est finalement sur l’offre de Mme Schneider que se porte le choix: un logement tout au plus sommairement meublé. Jeanne commence à emballer la vaisselle; elle achète des meubles chez Weiss, des rideaux et un fourneau à gaz à 85 F. Sur les photographies du nouvel intérieur on reconnaît d'ailleurs des éléments du mobilier qu'on retrouvera plus tard à Saint-Quentin (chaises, jardinière, canapé...). Le 30 septembre, c’est «la course après les clés», et le couple emménage enfin le mardi 1er octobre, déjeunant au restaurant «chez Fritz» et soupant le soir «chez nous». Malgré ses achats, le jeune ménage est encore mal équipé puisque la propriétaire leur prête des draps et de la vaisselle.



La chambrette à côté du "Zytglockel"