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         Hanns marié le 10/05/1578   
     

Les ancêtres


Hanns (vers 1550)

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Moritz (1589)

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Niclaus (1621)

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Hans (1665)

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David (1708)

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Hans (1751)

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Christen (1783)

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Jacob (1829)












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On remonte à la source

La recherche généalogique peut s’appuyer sur les registres paroissiaux de Wichtrach, conservés aux Archives cantonales de Berne et disponibles sous forme numérisée. Au nombre de 18, ces registres embrassent environ quatre siècles et comptent quelque 2500 pages. Ils couvrent la période allant de 1566 à 1875, date à laquelle l'état civil est devenu de la compétence des présidents ou secrétaires des communes. Ils sont divisés en trois catégories: baptêmes, mariages, décès (Tauf- Ehe- Totenrodel) et possèdent à partir du milieu du XVIIe siècle un index, d'abord rudimentaire. Leur lisibilité dépend du soin que les «révérends» pasteurs apportent à la rédaction des entrées ainsi que du style général de l’écriture qui varie selon les modes et les époques. Certaines années accèdent à une véritable élégance calligraphique avant de retomber dans un gribouillis de ratures, 
abréviations et chevauchements des lignes, accentué par une rédaction à la plume d’oie mal taillée. De 1838 jusque vers 1950 il existe également pour Oppligen des registres de citoyenneté (Wohnsitz-Register) où son enregistrés non seulement les habitants du village, mais aussi - dans la mesure où ils ont été communiqués - les noms de leurs descendants même partis au loin.
 
    Le registre des baptêmes, inauguré le 16 décembre 1566, est d’abord tenu avec une clas
se toute aristocratique par le pasteur Jacob von Rümlang, descendant d’une vieille famille noble zurichoise, qui est remplacé au 1er janvier 1579 par un tâcheron à la plume grossière. On peut imaginer que le sacerdoce, qui était une vocation au début de la Réforme (adoptée par Berne en 1528), est entre-temps devenu le fait de fonctionnaires ecclésiastiques avant tout soucieux de s'assurer promotion sociale et prébendes. Dans ce cadre ecclésiastique c’est la date du baptême qui prime celle de la naissance bien que chez les protestants l’intervalle entre les deux événements puisse se compter en semaines. Jusqu’à leur dessaisissement de l’état civil en 1875 les ministres du culte enregistreront donc les enfants chronologiquement d’après la date de leur baptême, et non celle de leur naissance. L’encadrement ecclésiastique se renforcera même au cours de XIXe siècle avec le rappel, dans les actes de mariage, des dates de baptême et de confirmation des nouveaux époux.

    Au commencement était Hanns Kräps. Cet ancêtre, qui porte un prénom que l’on retrouvera par la suite à maintes reprises dans les annales familiales, apparaît dans les registres dès les premières années. On le découvre une première fois en 1576 comme témoin de deux naissances, puis le 10 mai 1578 à l’occasion de son mariage avec Verena Koler. Il est donc né vers 1550, avant l’instauration d’une première forme d’état civil. A l'époque la région est sous la suzeraineté de deux patriciens bernois - Hans Franz Nägeli, bourgmestre, et Johann Steiger, trésorier - qui se partagent, ou plutôt se disputent le revenu des redevances féodales (dîme et taxe foncière). En nommant ou contrôlant les autorités locales ils ont une influence directe sur la vie de la communauté villageoise. L'histoire familiale est donc ancrée dans une structure politique et sociale ancienne qui perdurera jusque 1798.

    Outre le registre paroissial un document de 1604 témoigne indirectement de l'existence concrète de cet ancêtre. Il s'agit d'un relevé cadastral d'une grande propriété qui, pour chaque parcelle, cite les noms des propriétaires des parcelles limitrophes. Le nom de "Hanns Kreps" y est plusieurs fois cité dans la liste des prairies comme dans celle des champs cultivés. Il en ressort qu'il possède, sur le territoire de Niederwichtrach, à la fois des terres en propre et d'autres qui lui sont concédées en tant que vassal, donc assujetties à un impôt féodal. D'après les indications topographiques ces terres semblent se situer sur les hauteurs du village en direction de la forêt et de la "montagne". Un autre document, daté de 1608, le cite dans une liste de villageois assujettis à un impôt ecclésiastique de 25 livres payable à la Saint-Michel.

    Pendant toute une génération ce Hanns Kräps reste le premier et seul représentant de ce patronyme, les registres ne connaissant aucune autre personne de ce nom jusqu’à ce que naissent ses enfants ou qu'apparaissent, à l'occasion de mariages, des épouses nées Krebs qui sont peut-être ses soeurs. Cette singularité du nom induit à penser qu'il venait peut-être d'une autre paroisse. On peut donc le considérer comme une sorte de patriarche, fondateur d’une famille qui, grâce à une suite de mariages prolifiques, va se développer au point de pouvoir rivaliser avec les familles déjà bien représentées des Tschanz, Koler, Waber, etc. Le couple primitif inaugure d’ailleurs la liste de ces unions fécondes en ayant lui-même neuf enfants entre 1579 et 1597, soit une moyenne d’un enfant tous les deux ans. L’aîné Niclaus ou Nigli (que le registre orthographie "Kreps") naît en décembre 1579 et il est aussi le premier à procréer en 1606.

     Dès lors le processus de multiplication est lancé et il est vigoureusement poursuivi en particulier par ses frères Hanss (1582), Moritz (1589) et Ulrich (1595) qui suivent les traces fécondes de leur père en ayant chacun entre sept et huit enfants. Deux générations après l’ancêtre fondateur la «tribu» a déjà mis au monde plus d’une centaine de rejetons. Enfants et petits-enfants peuplent dorénavant des pages souvent difficilement lisibles, ce qui rend aléatoire tout essai de reconstitution exhaustive de la famille à partir de la troisième génération qui apparaît vers 1610, d’autant plus que les indications portées dans les registres les plus anciens restent très succinctes (pour les mariages on se contente de la date de la cérémonie et des noms des époux, et dans les "actes" de baptême la mère n'est nommée que par son prénom). Cette inflation familiale culmine au XVIIIe siècle, puis avec le brassage progressif de la population, le patronyme Krebs reste simplement courant.

    En ce qui concerne toutefois notre lignée particulière, il est possible de reconstituer, avec une dose raisonnable de certitude, la chaîne des générations qui se perpétue jusqu'à nos jours. Parmi les fils du patriarche c'est Moritz Kreps (1589) qui assure la continuité de la lignée lorsqu'il épouse Cathrin Moser en 1619.




   De cette union naît en 1621 Niclaus Kreps lequel épouse en 1651 Adelheit Waber, originaire d'Oppligen. L'imprécision des registres pourrait suggérer l'hypothèse qu'il s'agit là d'un homonyme, un cousin né en 1627. Toutefois le choix par le couple du grand-père Moritz et de plusieurs membres de la famille Moser comme parrains et marraines de ses enfants atteste indirectement l'identité de notre Niclaus.
Le mariage a été prolifique puisque naissent 14 enfants, toutes les années impaires jusque 1675.


  

Niclaus baptisé le 21/10/1621


 De cette nichée émerge Hans, baptisé le 25 août 1665 et héritant selon une coutume fréquente à l'époque - du nom d'un frère aîné, né quatre ans plus tôt, mais décédé entre-temps. Lorsque Hans se marie en 1685 avec Christina Vögeli, il est âgé de 20 ans et n'a que trois ans de plus que sa très jeune épouse, petite dernière d'une famille de 8 enfants. Tous deux sont cependant dans l'âge légal du mariage qui est de 16 ans pour les hommes et 14 ans pour les femmes. C'est de son temps que se situe l'enracinement à Oppligen de la lignée jusque là signalée à Niederwichtrach. Alors que dans son acte de mariage Hans est encore désigné comme originaire de cette dernière commune, les actes ultérieurs le rattachent, lui et ses enfants, à Oppligen, la commune de sa mère. On peut supposer qu'il a repris la ferme des Waber, ses grands-parents maternels.

 
    Lorsque Hans décède en 1733 à l'âge de 68 ans, il fait figure de patriarche. De ses 15 enfants, dont une fois des jumeaux, nombre ont déjà disparu et l'acte de décès n'en mentionne plus que quatre, dont un David qui assurera notre descendance. Son âge, ainsi que sans doute certaines qualités personnelles, ont permis à Hans Krebs d'accéder à la fonction d’Ammann, c’est-à-dire de président du tribunal de simple police et principal représentant des autorités. Cette distinction, rappelée lors de son décès, est déjà mentionnée sur les actes de naissance de ses deux derniers enfants. Un de ses fils, Niclaus, cumulera des fonctions administratives, judiciaires et militaires dans la commune. La famille alliée des Vögeli compte aussi de son côté au cours du siècle quelques-uns de ces dignitaires de village que sont aussi le président de la commune (Dorfobmann) le secrétaire-greffier (Weibel), le chef de la milice (Trüllmeister), un conseiller municipal (Vierer) ou un assesseur (Chorrichter) auprès du tribunal chargé des affaires familiales (Chorgericht). Tous ces dignitaires sont choisis, ou au moins approuvés, par le bailli (Landvogt), le représentant de la puissance publique - la ville de Berne - pour le district.

    Fort de sa position sociale et peut-être conscient d'ouvrir à Oppligen une nouvelle page de la lignée, Hans a tenté de préserver le patrimoine familial. Un mois avant sa mort il a établi un testament notarié stipulant que dans le cas où un de ses fils décèderait sans descendance, sa part d'héritage reviendrait à ses frères survivants. Il s'agissait d'éviter que le patrimoine ne "tombe en quenouille", c'est-à-dire ne soit dispersé entre les femmes, filles ou épouses. Son fils David aurait dû profiter de cette clause, mais le testament a été attaqué et une maladresse de rédaction a fait échouer ce plan d'un père quelque peu abusif  (cf. p. suivante)  

    Comme déjà son père, Hans Krebs aura été un géniteur particulièrement fécond, ce qui ne détonne pas au XVIIe et encore au début du XVIIIe. Agée de 17 ans lors de son mariage, son épouse Christina va enfanter toutes années paires à partir de 1686 jusqu'à notre David en 1708; ensuite elle aura encore deux enfants à trois ans d'intervalle. Les Vögeli ne sont pas moins nombreux et, à l’exemple d‘un frère et d’une sœur de Christina, se croisent volontiers avec les Krebs. 


Annexe: quelques remarques démographiques