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Christine Jakobine Schneider

Fritzi Trautmann en 1917




 


Les ancêtres / A l’aube du souvenir / Les Schray et Stoll / Hans et Anna /
Jean et les autres
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Ceux qui nous viennent d'Outre-Rhin

Avant de suivre les jeunes époux dans leur destinée, un détour s’impose par la famille d'Anna Schray et le versant allemand de notre histoire. Ce sera l’occasion de rencontrer, avec la mère d’Anna, une personnalité marquante qui ouvre aussi, par son remariage, une perspective sur une seconde lignée parallèle, celle des Stoll.

    La lignée Schray entre dans notre horizon avec Wilhelmine Schray qui, par un acte officiel du 16 novembre 1859, renonce à la citoyenneté d’Alpirsbach, district d’Oberndorf, dans ce qui était à l’époque le royaume du Wurtemberg. Ce document (Bürgerrechts -Verzichts-Urkunde zum Zwecke der Auswanderung) vaut autorisation d’émigrer avec son jeune fils, August Wilhelm, né le 9 juillet 1851. Elle laisse en partant un garant financier, son beau-frère Christian Schäfer, boulanger, et s’engage pendant deux ans à ne pas servir contre sa Majesté le Roi (l’exportation de mercenaires était une spécialité du Wurtemberg). Une délibération du conseil municipal du 27 novembre 1859 décide, au vu de l’acte de renonciation, que rien ne s’oppose à l’émigration. La jeune femme a une bonne renommée («ein gutes Prädikat») et emporte 300 florins. Le 12 décembre l’instance administrative supérieure d’Oberndorf donne son accord à l’inscription de Wilhelmine sur la liste officielle des personnes autorisées à émigrer (Auswanderungs-Liste). La destination de l'émigrante est la ville de Mulhouse - alors française - qui appose son cachet orné de l'aigle impérial napoléonien sur l'acte de renonciation. Comme il n’y a aucune mention de mariage ou de veuvage, il n’est pas interdit de supposer que - en dépit de sa bonne renommée - Wilhelmine ait été mère célibataire. 

     Selon les renseignements aimablement fournis par la boulangerie Schäfer, qui existe à Alpirsbach depuis onze générations,. l'arbre généalogique, de l'actuel propriétaire, comporte effectivement un Christian Friedrich Schäfer (1811-1878), boulanger, qui a épousé Anna Margaretha Schray (1815-1884), fille d'un marchand de grains et soeur de Wilhelmine. L'histoire des familles Scrhay et Schäfer est étroitement liée, non seulement par ce mariage, mais aussi par leur commune migration. Wilhelmine, peut-être contre son gré, a montré la voie la famille de sa soeur dont une partie vient la rejoindre à Mulhouse, devenue allemande entre-temps. Deux des six enfants de Christian et Anna Margaretha Schäfer, Wilhelm et Luise Barbara, s'installent en effet dans la métropole alsacienne où ils se marient, Wilhelm y exerçant le métier de brasseur et Luise y épousant un brasseur/aubergiste originaire de Tübingen. Il est vraisemblable que les deux beaux-frères se soient associés pour gérer la même brasserie "Schäfer" qui sera reprise à la génération suivante par Wilhelm junior. Leur mère Anna Margaretha Schray-Schäfer viendra, après le décès de son mari en 1878, achever sa vie dans cette ville auprès de ses enfants et petits-enfants qui constituent donc avec Wilhelmine et son fils - les premiers arrivés - une petite colonie souabe. Les Schäfer s'installent d'abord au 51 Fbg de Colmar où Anna Margaretha réside encore lors de son décès en 1884. Un indice des relations unissant les familles Schray et Schäfer: c'est à cette adresse que Christine Schneider-Schray, la bru de Wilhelmine, tiendra boutique quand Wilhelm Schäfer, le brasseur, sans doute devenu indésirable après l'Armistice, rentrera en Allemagne. Quant à Wilhelmnine elle meurt en 1892, non mariée et - semble-t-il - assez isolée dans son logis au 8 rue du Manège puisque c'est un inconnu qui déclare le décès en se trompant sur le prénom du père et en ignorant le nom de la mère.

    On ne sait presque rien du fils de Wilhelmine, August Wilhelm Schray, à part qu‘il était boulanger et qu’il a vécu en Allemagne avant de revenir à Mulhouse. Il épouse à une date et en un lieu inconnus une «payse», Christine Jakobine Schneider, née comme lui dans le Wurtemberg, à Kloster Reichenbach, district de Freudenstadt. Tout laisse à penser qu'il est retourné pour un temps indéterminé auprès de Christian Schäfer, son oncle allemand, pour apprendre le métier de boulanger et, accessoirement, se marier avant de revenir s'établir auprès de sa mère à Mulhouse. D’après les informations données par un projet de succession son épouse avait deux soeurs, Friederike et Marie, et un frère Adam. Si l’on en croit la tradition familiale, ce frère, après s'être marié au Danemark, se serait établi comme serrurier d’art à Wilkinsburg/Pennsylvanie. Son épouse, rentrant dans son pays, aurait fait un détour par la France qui l’aurait conduite à rendre visite à sa lointaine parenté mulhousienne. Cette tradition est corroborée par un souvenir d'un petit-fils de Christine, Georges Stoll: son père possédait une montre en or offerte par cet oncle d’Amérique; il possède aussi deux photographies portant une adrese à Wilkinsburg. A mots couverts, on évoquait aussi les grand-tantes Friederike et Marie comme exemples d’une fragilité à la tuberculose qui se serait transmise à leur petite-nièce Xénia Krebs.

    La fille aînée du couple, Marie Schray, est encore née en Allemagne, à Stuttgart en 1877, et a été prénommée comme sa tante maternelle. On en sait peu de choses. Jeune, son visage nous est connu par un portrait d'art photographique, pendant de celui de sa soeur. Elle meurt relativement tôt, en 1939, à 62 ans, laissant peu de souvenirs et de photos à ses descendants. A-t-elle été «en service» comme sa soeur puinée Anna? Elle ne devient «visible» qu’en se mariant. En 1899 elle épouse Friedrich (Fritz) Trautmann, employé des chemins de fer, fils d’un forgeron de Soultz-sous-Forêts. De leur union naissent trois enfants: Frédéric (Fritzi), Alfred  (Freddi) et Marguerite (Gritti). Les relations de cousinage resteront suivies entre la famille Trautmann et la famille Krebs, issue du mariage d’Anna avec Hans; ainsi Xénia Krebs sera encore marraine de son petit-neveu André Trautman. Par Alfred Trautmann et par sa soeur Marguerite, épouse Wirth, s’est développée une vaste descendance mulhousienne dont l’arbre généalogique reproduit les ramifications. Les relations seront renouées par Annette Krebs-Stamm, installée à Mulhouse, qui a pris contact avec son petit-cousin André Trautmann.


Marie Schray 




























La rue du Manège vers 1900




















Marie Schray-Trautmann


arbre généalogique des
Trautmann

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