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Les ancêtres / A l’aube du souvenir / Les Schray et Stoll / Hans et Anna /
Jean et les autres
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Destinées alsaciennes

L’activité de taille de pierres et - vraisemblablement - d’entrepreneur de Joh.G. Stoll explique cette fortune immobilière, mais son épouse a certainement contribué à l’enrichissement du ménage. Après la mort de son second mari, durant son long veuvage, elle tient une épicerie à son domicile du 160 Fb. de Colmar – où elle réside à l’étage - non loin de la laiterie Krebs, n’ayant apparemment que peu de relations avec ses enfants du premier ou du second lit. Son petit-fils Georges Stoll la décrit comme une femme habillée de noir et d’aspect sévère qui l’effrayait au point qu’il se cachait derrière les jupes de sa mère. Elle ne parlait guère français et préférait s’exprimer en dialecte badois, ce qui n’était pas un handicap dans un environnement encore majoritairement dialectophone. En 2005 l’ancienne épicerie, bien située dans un solide immeuble occupant un coin de rue, affichait l’enseigne «Aventur’in Minéraux».

    De son second mari elle aura eu deux enfants: Eduard/Édouard, dit Edi ou Eddy, et Johanna/Jeanne. Les relations de ceux-ci avec leurs demi-soeurs resteront bonnes, malgré les allusions aux préférences du beau-père pour ses propres enfants. Elles se poursuivront entre les cousins après le mariage d’Anna, les familles habitant toutes deux Mulhouse. Jusqu’au décès d’Édouard, en 1974, des visites réciproques avaient lieu chez les Krebs et "chez Edi's". L’oie de Noël était en particulier une occasion traditionnelle de se retrouver chez les Stoll.

    De Christine Schneider, épouse Schray puis Stoll, on ne possède que peu de photographies: un portrait de 1910; une photographie de vacances, prise à Blankenberg vers 1925 devant une tente de plage, avec son fils Édouard, l’épouse de celui-ci et leur jeune fils Georges; une photographie des trois générations qui la montre, en août 1930, avec ses filles, Anna Schray-Krebs et Jeanne Stoll-Leblanc, et sa petite-fille Yvonne; enfin une autre où, plus âgée, elle s’appuie sur une canne, avec sa fille Jeanne et les petites-filles issues de ses deux mariages, Xénia Krebs et Yvonne Leblanc.

    Eduard/Edouard Leopold Stoll naît, comme on l'a vu, en 1886 de père inconnu. Il est donc de la même génération que son beau-frère Hans Krebs. Il deviendra inspecteur des Postes, successivement au service de l’Empire allemand (il fait un stage à Leipzig) puis de la République française, et épousera en 1914 Lina Roth, fille d’un épicier aubergiste de Mulhouse, mais élevée dans un pensionnat de Belfort. Ils habiteront d’abord 27 rue de Zillisheim, dans un bâtiment donnant sur la cour de l’épicerie («Hinterhüs») où naîtra encore leur fils Georges qui fréquentera l'école proche de la Tour du Diable. Vers 1930 ils déménageront pour une belle demeure dans la banlieue résidentielle de Riedisheim au 11 rue du Jura (rebaptisée Glasbergerstrasse pendant la guerre) avant de finir leur existence à Haguenau auprès de leur fils chirurgien. Ils seront pour les enfants de Hans et Anna Krebs «Oncle Edi» et «Tante Lina» et - selon Jean Krebs - c’est l’oncle qui lui apprendra à nouer un noeud de cravate. Une photo d’Édouard en militaire en 1905 montre un jeune homme élégant en uniforme allemand. C’est sous cet uniforme, en tant que sous-lieutenant dans une unité de transmissions, qu’il participe à la guerre de 1914-18, envoyant du front le 1er janvier 1918 ses condoléances pour le décès du petit Gottfried Krebs. Les années passant, son épouse et lui prendront un bel embonpoint, comme on peut le constater sur une photo de septembre 1939, où ils se tiennent aux côtés de leur neveu Robert en uniforme et de leur nièce Xénia en infirmière.

    Édouard est le comptable de la famille. C’est lui qui prend en mains le règlement de la succession de Christine en 1942. Sa large écriture appuyée, très caractéristique, apparaît dans la correspondance à ce propos. Il donne des conseils et assure en particulier la gestion des immeubles en indivision. Comme Hans Krebs, il avait un privilège de bouilleur de cru grâce auquel il fabriquait du kirsch avec les cerises de son vaste jardin. Sans doute moins scrupuleux que son beau-frère, il paraît qu’il distillait en fraude une partie de sa récolte, faisant subrepticement fonctionner de nuit l’alambic commandé la veille et réduisant ainsi la facture des taxes.

    Son fils, Georges Stoll, né en 1920, deviendra chirurgien à Haguenau. Quoique plus jeune que ses cousins Krebs, il a bien connu et fréquenté ceux-ci jusqu’au début de la guerre, en particulier Robert qui lui donne des cours de rattrapage en mathématique. Fuyant l’Alsace occupée par les Allemands, il franchit en octobre 1941 de façon rocambolesque la frontière suisse par le Sundgau. Interné quelques jours à Porrentruy, puis remis aux autorités françaises, il part continuer ses études de médecine à Montpellier. Après l’invasion de le zone libre, il s'implique dans la Résistance sous la fausse identité de Jean Griton. Il est arrêté par la Gestapo à son domicile en avril 1944, battu, emprisonné dans différents lieux d’internement en France et en Allemagne et se retrouve finalement au camp de transit de Schirmeck. Il y est employé comme infirmier et médecin, avec parfois des missions au camp de concentration du Struthof où il aurait dû être incarcéré si on n’avait pas eu besoin de lui à Schirmeck, spécialement le commandant du camp pour des piqûres de morphine destinées à calmer les douleurs d'un "membre fantôme". Destiné par les nazis à être enrôlé d’office, comme d’autres Alsaciens, dans une unité SS, il fausse compagnie à ses gardiens en gare de Strasbourg à la faveur d’un bombardement, se cache à Mulhouse avant de rejoindre les Forces Françaises Libres à Belfort où il s’engage dans la 1ère Armée (201e Rég. de Pionniers Nord-africains). Nommé médecin auxiliaire, il est promu médecin lieutenant et par la suite il accèdera au grade de médecin commandant. Ces faits lui vaudront la croix de guerre et la légion d'honneur. Par ses deux filles il est à l’origine d’une large descendance investie dans les professions médicales. En 2004, des contacts ont été repris avec lui et sa seconde épouse, Jeanne, née Zillick, jusqu'à son décès à Haguenau en 2015.
   
        Georges Stoll a consigné une partie de ses "aventures" dans deux courts récits reproduits tels quels - avec son autorisation - en bas de cette page (annexes*)

    Johanna/Jeanne Dorothea Stoll naît à une date inconnue. Elle rencontre et épouse Henri Leblanc qui, sorti indemne des tranchées, terminait son service militaire à Mulhouse après l’armistice de 1918. Son mari, métreur vérificateur, l’emmène vivre à Villeneuve-Saint-Georges (23, rue Louise Michel). Elle ne reviendra plus que rarement en Alsace. Par une note de l’agenda de Jeanne Schmitt on a la trace d’une visite à Mulhouse de Jeanne avec sa fille Yvonne, en août 1935. Celle-ci, qui épouse Léon Daull, charcutier à Villeneuve-Saint-Georges, est à l’origine d’une nombreuse descendance. Les relations de cousinage avec Jean Krebs et sa famille saint-quentinoise perdureront assez longtemps. Yvonne Leblanc-Daull sera marraine de Liliane et, plus tard, Jean-Daniel, pensionnaire à Paris, ira plusieurs fois partager les huîtres et le traditionnel gigot du dimanche chez les Leblanc à Villeneuve-Saint-Georges. A cette époque la douce et discrète «tante Jeanne» souffrait déjà du Parkinson et, de plus, tremblait devant un mari autoritaire. .



             

Frédéric et Barbe Roth, parents de Lina, épouse d'Edouard Stoll


*G. Stoll raconte:


          Une idée complétement folle
 



   Arrestation à Mont pellier
































Edouard Stoll et sa soeur Jeanne










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Stoll

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Georges et ses parents